(article rédigé par nos stagiaires en formation du parcours expert·e en stratégies webmarketing)
Faire de la veille est un élément clé pour un professionnel du marketing ou de la communication. Qu’elle soit stratégique, concurrentielle ou technologique. Que ce soit en agence ou chez l’annonceur. Rester constamment informé est un des facteurs de succès dans votre carrière et pour vos clients.
Selon Sun Tzu dans l’art de la guerre, il illustre bien l’importance de l’information et la veille dans une stratégie d’entreprise :
« Le guerrier victorieux remporte la bataille, puis part en guerre. Le guerrier vaincu part en guerre, puis cherche à remporter la bataille. »
Remporter la « bataille » avant, c’est être bien préparé et bien informé.
Mais, et il y a un énorme MAIS ! Une veille fiable et construite est factuelle et rationnelle. Or, nous autres Homo Sapiens, avons beaucoup de mal à rester dans cette capacité due à nos biais cognitifs. Les neurosciences et la psychologie sociale sont là pour nous aider.
Mais d’abord qu’est-ce qu’un biais cognitif ? Comment affecte-t-il nos prises de décision ?
Selon Wikipédia : « Un biais cognitif est une distorsion dans le traitement cognitif d’une information. Le terme biais fait référence à une déviation systématique de la pensée logique et rationnelle par rapport à la réalité. »
Une seule solution, mieux les connaître pour mieux les dompter.
Alors, prenez-vous un petit café, et un petit spéculos ! C’est partie pour le top 5 des biais qu’il faut connaître pour mieux apprivoiser l’information et la capitaliser efficacement pendant votre recherche.
Le biais de Statu Quo : vous avez une cette information, pourquoi n’avez-vous rien fait ?
Vous avez peut-être expérimenté le fameux biais de Statu quo. Il fera en sorte que vous déciderez de ne pas effectuer de changement. Vous allez inconsciemment évaluer que les risques sont trop importants pour qu’un changement, malgré l’information sous vos yeux, soit effectué. Vous êtes bloqué à un « Statu Quo ».
Le biais d’ancrage : la fameuse première impression est la bonne ?
Et bien non ! Et cela a même un nom ! Le biais d’ancrage !
On a souvent du mal à se défaire d’une première donnée, même si toutes les suivantes contredisent totalement la première. Vous avez « ancré » la première information, la contredire devient plus délicat. Après tout, ce n’est pas parce que vous avez été en retard pour votre premier jour de travail que vous n’êtes pas quelqu’un de ponctuel !
« Nous n’avons pas toujours deux fois la chance de faire une bonne impression ! »
Encore une fois, le biais d’ancrage a encore frappé !
Le biais de négativité : le déséquilibre des expériences et informations négatives
Les expériences et informations négatives ont un impact plus important sur vous que les positives ! Vous saviez que l’on vit un dérèglement climatique, pourtant le trou dans la couche d’ozone a-t-il été refermé ?
Le biais de négativité joue inconsciemment sur votre expérience. Une expérience négative dans un domaine peut faire que votre prise de décision utilisera l’expérience ou information mal vécues comme supérieur aux bonnes expériences ou informations vécues. Un déséquilibre dans la balance décisionnelle qui encore une fois peut vous empêcher de bien utiliser une information pendant votre veille. Combiné avec un biais de Statu Quo, vous risquez de rester statique et ne plus vous adapter aux différentes situations.
L’illusion de corrélation
L’illusion de corrélation, c’est donner un lien entre une information A et B alors que malheureusement elles ne sont pas réellement liées ou bien moindres que ce que l’on pense ! Il existe « plein de corrélations loufoques ».
Prenez le temps d’y jeter un œil ! Vous saviez que les divorces diminuent et qu’il se mange moins de margarine ? Coïncidence ? Je ne crois pas !
Le biais de confirmation
Ah vous en étiez sûr ! Les chiens savent parler, vous avez même trouvé une vidéo sur Youtube qui confirme vos dires ! Erreur ! Vous êtes victime, vous l’avez deviné d’un autre biais cognitif.
En fait, vous avez cherché à confirmer votre idée, ce qui a influencé votre recherche vers ce que vous deviez trouver !
Vous allez chercher l’information qui confirme votre idée, hypothèse, émotion.
Que faire de tous ses biais ?
Face à une information qui risque changer votre système et organisation en entreprise, voire complètement un cap stratégique, il est important de prendre du recul et le temps de faire les points positifs et les points négatifs qu’apporte cette nouvelle.
Cela peut sembler basique, mais traiter et hiérarchiser les informations est un plus.
Approfondir le sujet méthodiquement avec le croisement des données collectées est nécessaire. Multipliez les sources, faites une carte mentale de tout ce que vous avez appris sur le sujet pour avoir une vue d’ensemble. Attention aux sources ! Vous vous rappelez du chien qui parle ?
Une fois réalisé, vous verrez plus clair, serez moins influencé par votre intuition (qui, on a constaté plus haut, n’est pas des plus apte à nous guider). Vos décisions et prises d’informations en veille pourront ainsi être moins impactées par vos émotions. Les biais seront ainsi plus facilement écartés.
Depuis les années 60, la psychologie sociale a fait un travail formidable. Je vous encourage à creuser le sujet. Il y a bien d’autres biais existants. C’est un domaine passionnant, qui nous aide vraiment au quotidien. Je pense même primordiale, quand l’on travaille dans le web. L’afflux d’informations constantes, parfois non vérifiés, ni vérifiables peuvent fortement profiter de nos biais pour faire une place dans notre cerveau.
C’est le début pour vous de l’art de la veille !
Article rédigé par Sylvain Rouxel
Publié le 14 mai 2020